« Je n’y arrive plus… »
« Je n’y arrive plus, je n’y arrive plus… » Quelque chose me chatouille sur les joues. Oh! des larmes ! Je ne me sens pas triste, je ne me rendais même pas compte que je pleurais. C’était en 2013 et je m’en souviens comme si c’était hier.
Je suis face à mon superviseur, qui est une collègue bienveillante à qui je suis venue demander une validation des plus banales dans le cadre d’une procédure. En soi rien de compliqué. Ma journée avait commencé normalement, comme chaque jour.
Qu’est-ce qui m’arrive ? « Je n’y arrive plus » (mais bon sang ! est-ce que je vais arriver à dire autre chose que cette phrase que je répète en boucle ??? ) Je ne sais pas comment, je me retrouve dans les toilettes, en larmes, ma manager arrive et me propose de rentrer chez moi.
Une fois arrivée à la maison
Et soudain, je réalise que je suis chez moi en position fœtale sous la couette. Comme si je m’étais téléportée en un battement de cils.
Cette sensation de ne plus rien ressentir, comme une mise en veille. Je ne ressens rien.
Je me sens vide et j’ai envie d’envoyer un avatar à ma place en mode pilote automatique comme je peux avoir l’impression de l’être depuis plusieurs mois. Vouloir entrer dans un coma et me réveiller une fois que mon avatar aurait tout fait à ma place.
Des flashs me reviennent, ce moment où je quitte mon lieu de travail et croise le regard de mes collègues, car évidement la nouvelle de cet évènement a déjà fait le tour du service et s’est répandue comme une traînée de poudre.
Je croise leurs regards, parfois de compassion, car eux non plus n’en peuvent plus et d’autres regards de jubilations. Je me sens laide, faible, incapable et toutes sortes de qualificatifs négatifs se battent pour envahir mon esprit.
Comment en suis-je arrivée là?
Comment j’en suis arrivée là ? J’ai pourtant tout fait comme il fallait ! Je suis une bonne amie et une employée investie. Je ne comprends pas. Je me défonce au travail, je fais du sport, des sorties, je suis super cool avec mes amis.
Et puis, malgré l’enchaînement de mes problèmes personnels et de l’ambiance au travail, je suis là, toujours debout. Bon Ok j’ai la sensation d’être en mode zombi depuis un moment. J’ai enclenché le pilote automatique. C’est peut-être pour ça que j’ai l’impression d’être spectatrice de ma vie.
Pourtant, aujourd’hui tout va mieux, les périodes difficiles sont passées. Est-ce de là que vient l’expression « retomber comme un soufflet » ?
Maintenant que j’y pense, les marathoniens n’arrivent plus à tenir debout ou tiennent difficilement sur leurs jambes immédiatement après la course. Aussi, je réalise que je n’ai plus vraiment de rêve ou d’objectif autre que de m’acharner à faire en sorte que mon entourage professionnel et personnel se rallient à ma cause.
« Dans tous les cas c’est certain, c’est forcement à cause de mon travail ! »
« Ils ne m’écoutent pas. Je me surinvestis sans obtenir la moindre reconnaissance ! «
Voilà comment s’est passé mon Burn Out.
Pourquoi ça m’arrive?
Cet état est bien la seule chose que nous attendons pour nous forcer à nous arrêter.
Bien que les sentiments de faiblesse et de honte t’envahissent, en réalité ils concernent les personnalités les plus fortes mentalement.
Eh oui! Incroyable n’est-ce pas? « Si je tiens debout, cela signifie que je dois continuer. » Devoir… ce verbe que tu t’imposes continuellement, car après tout « Je ne suis pas à plaindre, il y a pire. » Tu dois, mais est-ce que tu veux, est-ce que tu en as vraiment envie?
Il y a toujours pire c’est vrai, mais est-ce que cette situation te rend heureux ou heureuse? Bien sûr que non! Mais quand on me sert ce discours, j’ai juste envie de décrocher une bonne droite. J’aurais pu me changer en Hulk tellement ça m’insupportait! « Mais elle se prend pour qui celle-là?! Pour maître Yoda??? Avec ses phrases spirituelles à deux balles! « Ce qui te rend heureuse trouver tu dois » Mais oui!!!! Allons tous danser autour d’un bâton d’encens en chantant la mélodie du bonheur!

Les conseils
N’oublie jamais que le Burn Out c’est ton cerveau qui te fait comprendre qu’il n’en peut plus en t’envoyant des signaux corporels.
Tu tombes souvent malade, tu es toujours fatigué(e) et tu as la motivation d’un bulot depuis déjà bien trop longtemps. Alors, écoute ton corps, écoute ton cerveau, ils savent mieux que toi ce dont tu as besoin.
En suivant les quelques conseils que je te partage, tu pourras vivre plus sereinement ta reconstruction, tu éviteras d’ajouter des problèmes à ta situation.
A savoir : il faut distinguer le burn-out, de la dépression et de la fatigue émotionnelle. Tous ces états ont des symptômes assez similaires, toutefois, certaines sensations diffèrent à court et moyen terme. Mais j’y reviendrai dans un autre article.
Je vais tenter de partager mes expériences en plusieurs articles dans lesquelles j’aborderai ce que j’ai mis en place pour m’en sortir. Mais je te préviens, des situations cocasses, j’en ai eu plus d’une et il y aura franchement de quoi rire! Tu pourras remarquer que tu n’es pas seule à vivre cette situation.
Garde en tête que ce qui t’arrive est le début du bonheur à venir qui t’attend.
Presque sereinement votre,
Elodie.
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